Au XVIIe siècle, l'art sacré se pare parfois des atours du quotidien. Pour représenter la Sainte Famille, Murillo ne peint pas d'auréoles, pas d'extase, et n’utilise pas de rose ou de bleu, mais des teintes terreuses. Il peint une mère à son ouvrage, un père qui a délaissé son établi un instant pour jouer avec son petit garçon. Peut-être s'accorde-t-il une pause. Ou s'occupe-t-il de l'enfant qui gênait le travail maternel. L'enfant se réjouit d'avoir son papa pour lui, ne fût-ce qu'un instant. Il lui montre les tours appris à son compagnon de jeu, un petit chien aussi lumineux que lui. Une simple et douce intimité familiale à contempler, celle de l'ordinaire Sainte famille. C'est peut-être l'invitation du Seigneur pour ces jours de confinement: savourer ce que nous vivons d'ordinaire trop vite. S'émerveiller ensemble, à deux, ou seul. Regarder avec plus d'amour la vie, l'ordinaire, et y reconnaître la tendresse de Dieu.
La vie cachée à Nazareth.
Méditation proposée par le père V. Deblock