Au lendemain de ce 4ème dimanche de Carême, dimanche de laetare, dimanche de la joie, le prophète Isaïe nous donne cette invitation : « soyez plutôt dans la joie ». Difficile, me direz-vous, en situation de confinement, dans un contexte de crise sanitaire mondiale, avec une actualité anxiogène. Il ne s’agit pas de nier la réalité. Oui, l’épidémie est grave, oui il est primordial de respecter les consignes gouvernementales en restant chez soi, oui le virus tue, oui la situation est difficile pour les professionnels de santé, mais aussi pour de nombreuses personnes qui ne peuvent pas télé-travailler, qui travaillent dans des secteurs où ils sont exposés au public, ou pour les indépendants dont l’activité est à l’arrêt.
Pourquoi être dans la joie ? Car notre espérance, c’est le Seigneur, comme lors de l’Exil à Babylone, où la situation était catastrophique pour le Peuple, l’espérance demeure ! Oui, tournons-nous vers le Seigneur, c’est lui notre espérance, c’est lui la cause de notre joie. « Je trouverai ma joie dans mon peuple. On n’y trouvera plus de peur ni de cris ». Cette prophétie d’Isaïe résonne particulièrement en ces temps difficiles. Plaçons notre espérance dans le Seigneur, tournons-nous vers lui pour lui confier nos intentions de prières, intercédons pour les malades, ceux qui les soignent, pour notre pays, pour le monde. Il n’y a aucun fardeau que le Seigneur ne puisse porter avec nous.
Sachons nous réjouir aussi des initiatives solidaires qui fleurissent autour de nous : cette pizzeria qui offre des pizzas aux urgentistes, ces bénévoles qui se mobilisent pour coudre des masques, ces entreprises qui réorganisent leur production pour fournir ce dont les soignants ont besoin, ces voisins qui proposent leur aide aux aînés confinés chez eux pour faire leurs courses, ces bailleurs qui proposent des logements aux professionnels de santé à proximité des hôpitaux, ces personnes qui téléphonent à ceux qui sont isolés pour les aider à rompre la solitude… je pourrais continuer cette liste, mais voyons les nombreuses petites lueurs qui éclairent la nuit. Prions pour que ce bel élan de solidarité, ces nouveaux liens créés entre voisins perdurent au-delà de la crise, afin que nous demeurions plus solidaires.