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« Vivre un dimanche fraternel entre paroissiens ». Tel était le souhait exprimé lors des journées de rentrée du doyenné de Cambrai, comme nous le rappelle Marie-Agnès…
C’est ainsi que 62 paroissiens et amis se sont mis en route ce dimanche 10 juin vers le monastère de Chevetogne. Situé dans un ‘cadre magnifique et reposant’ des Ardennes belges, ce monastère a la particularité de regrouper une communauté de 27 bénédictins répartis de façon quasi égale entre moines de rite latin et moines de rite byzantin. Installée dans cet ancien château depuis 1939, la communauté s’est manifestée en tant que « pionniers » dans le domaine de l’œcuménisme, notamment par ses liens avec les Églises orthodoxes de Russie et de Grèce.
Notre arrivée est prévue pour l’heure de la Divine Liturgie célébrée chaque dimanche selon le rite byzantin de Saint Jean Chrysostome. Sur la route, notre doyen nous rappelle donc que nous allons assister … plus que participer … à un office dont nous ne comprendrons pas grand chose ! Sans doute comme certaines personnes qui dans nos églises viennent très occasionnellement. Cela nous fait réfléchir. « On ne comprend pas les paroles, mais on on saisit le sens de la louange ».
En effet, la cérémonie dure près de deux heures, avec de longues litanies pénitentielles en slavon (une langue ancienne), des encensements, des psaumes chantés toujours a cappella, des lectures, une partie de la célébration qui se déroule derrière le rideau fermé de l’iconostase, la communion sous les deux espèces et la distribution du pain bénit…
Après le pique-nique pris par petits groupes, soit dans le parc, soit dans de petits parloirs, le Père Simon nous rejoint. Nous apprécions ses explications très claires lors de la visite guidée de l’église byzantine : du narthex au sanctuaire en passant par la nef, comme un chemin qui nous mène de la terre vers le ciel. Nous admirons les fresques où de nombreuses scènes de l’Ancien et du Nouveau Testaments sont représentées. « Quelle catéchèse on pourrait faire ici » entend-on parmi les visiteurs. Pas de statues, mais de magnifiques icônes dont les éléments symboliques nous sont décrits.
Puis, nous nous rendons dans l’église latine. En effet, les deux églises byzantine et latine mitoyennes (construites respectivement de 1955 à 1957, et de 1981 à 1988) témoignent de l’unité possible entre les différentes Églises. « Coexistence et célébrations simultanées comme on aimerait en voir plus souvent chez nous, malgré tout ce qui est déjà vécu dans la démarche œcuménique ».
Quel contraste dans la sobriété de cette église. Répondant à nos questions, le Père Simon explique de façon précise le déroulement de la liturgie à laquelle nous avons assisté le matin. Fallait-il voir et comprendre ensuite ? Ou aurait-il été préférable d’avoir des explications avant ? Questions qui ont fait débat entre nous.
Une visite au magasin s’imposait avant le départ. Outre les livres, icônes et cartes, un vaste choix de disques de musique liturgique byzantine était offert. En effet les moines de Chevetogne sont reconnus pour la qualité de leur chœur.
De retour vers Cambrai, les échanges sont nombreux et les mots qui reviennent le plus souvent sont « Découverte – Surprise – Beauté des chants – Densité de la journée – Un domaine qui nous était étranger ». Mais aussi : « Un office qui n’est pas joyeux – Nous ne sommes pas du tout associés à la célébration – Dommage que nous n’ayons pas pu pique-niquer tous ensemble, l’objectif de fraternité y a perdu quelque chose ! »
Quant aux échos reçus dans les jours qui suivaient, ils étaient unanimes : « Quelle belle journée … À refaire les années prochaines » et étaient parfois accompagnés de suggestions pour un futur dimanche fraternel entre paroissiens !
Emmanuel Bastien avec en italique les propos de participants.