Merci à Marie-Claude Delvaux pour avoir offert quelques unes de ses nombreuses photos d’Iran.
A la rencontre des chrétiens et des musulmans d’Iran…
Le service des pèlerinages du diocèse de Cambrai avait proposé d’aller à la rencontre des chrétiens et des musulmans d’Iran en octobre 2019, avec le père Mathieu Dervaux. Ce dernier a convié les pèlerins à venir témoigner de leur vécu à la maison paroissiale le vendredi 31 janvier.
Après avoir situé l’Iran, appelé Perse jusqu’à la révolution islamique, sur la carte de la région, le père Dervaux indique que les chrétiens vivent au nord-ouest et au sud de l’Iran. Ils sont peu nombreux par rapport à la population totale majoritairement musulmane.
Au nord- ouest, à Tabriz, les pèlerins ont pu visiter une église du 1er siècle, témoin de l’installation très rapide du christianisme dans la région. Ils y ont vécu des temps d’échanges et de prière.
Marie-Anne exprime toute l’émotion ressentie en ces lieux de la toute première évangélisation et des premiers chrétiens.
« L’un des premiers évangélisateurs est Saint Thadée, l’un des douze apôtres. Il aurait construit un monastère en 66, qui demeure un lieu de pèlerinage annuel important pour les chaldéens d’Iran mais aussi de l’Irak voisin où périodiquement au cours de l’histoire se sont réfugiés les chrétiens iraniens » explique Christian Defebvre , agrégé d’histoire, accompagnateur du pèlerinage.
« Des communautés chrétiennes sont présentes dans ce pays à très grande majorité musulmane : Arméniens orthodoxes, Assyriens, Chaldéens catholiques. Dans l’histoire, il y a eu des persécutions. La période actuelle est calme pour les chrétiens d’Iran, mais ils ont interdiction de tout prosélytisme. » complète le père Dervaux
Marie Claude évoque le site de Persépolis (près de Shiraz) site archéologique du VIème siècle avant JC, elle souligne aussi l’accueil chaleureux qu’en tout lieu et en toute circonstance, les iraniens rencontrés ont réservé au groupe de français.
Le père Dervaux explique que le christianisme est arrivé dans un terrain fertile, une religion monothéiste : le zoroastrisme toujours en vigueur.
Colette fait allusion au rôle important de la poésie chez les iraniens et fait circuler un recueil de textes du poète iranien Hafez. Elle insiste sur la joie de vivre qu’expriment les iraniens. Elle relate la visite d’un musée de la musique où un petit concert est donné par des femmes musiciennes, sachant qu’en Iran, la musique est interdite en public, seulement autorisée en privé.
Elle laisse la parole à Zara, franco-iranienne, arrivée en France, quand le shah a été renversé : « Maman chantait ou récitait des poèmes en cuisinant qui mentionnaient amour, tolérance, bonheur, joie… ».
Puis Claudie, fait ressortir les paradoxes : « la république islamique apparaît comme tyrannique et l’on s’attend à voir partout des portraits des mollahs, ce qui n’est pas le cas, les gardiens de la révolution sont invisibles, pas de police des mœurs visible, les tchadors pas si nombreux. La situation des femmes est paradoxale : les étudiantes sont plus nombreuses que les étudiants. Les jeunes sont souriants, les femmes portent des jeans, le voile mis en arrière et retiré en privé. Le vin est interdit alors qu’il faisait partie de la culture perse. Le peuple semble heureux qui ne fuit pas devant l’étranger. Il est fier d’être iranien. »