Depuis l'an dernier, les sanctuaires de Lourdes acceptent les pérégrinations des reliques de Ste Bernadette, elles ont voyagé en Italie toute l'année 2017, et sont actuellement en France pour quelques semaines.
C'est un fragment de côte de Bernadette prélevé à Nevers sur le corps intact de la sainte qui repose dans le reliquaire.
15h00: la cathédrale ouvre ses portes pour accueillir les reliques de Ste Bernadette, ces dernières sont assez lourdes, la procession sera courte et simple.
La vénération des reliques se fait dés l'arrivée du reliquaire et se poursuivra toute l'après-midi.
C'est également l'anniversaire de la mort de Saint Jean Paul II et c'est donc avec le chapelet de la divine miséricorde que se poursuivent nos prières puis avec l'adoration du Saint Sacrement.
C'est à la suite de ce dernier temps qu'arrive Soeur Bernadette, elle est allée saluer notre archevêque Mgr Garnier et son témoignage n'est attendu que pour 16h30 !
La cathédrale s'est peu à peu remplie et les derniers ont dû être installés dans le choeur de l'église.
C'est une petite dame, discrète et toute simple, à l'image de sa sainte patronne qui nous fait face et qui par obéissance vient rendre témoignage de sa guérison.
Comme Ste Bernadette 160 ans avant elle, elle nous explique qu'elle n'est pas là pour nous faire croire mais simplement dire ce qu'il lui est arrivé !
Née à Raismes en 1939, elle rentre à 19 ans chez les Franciscaines oblates du Sacré Coeur. Elle sera ensuite infirmière mais dés 1966 sa santé se détériore ( problème de colonne) et elle subit 4 interventions chirurgicales assez délicates. Elle est considérée comme invalide en 1987. En 1994 on lui pose un neurostimulateur pour assurer sa marche et en 1998, elle passe sous morphine pour supporter les douleurs.
Arrivée dans l'Oise en 2006, pour, au départ remplacer pendant quelques mois à l'accueil, elle y est toujours. C'est là qu'elle choisit un docteur chrétien qui lui propose de partir à Lourdes en tant que malade. Elle connaît les lieux mais jamais elle ne pensait s'y rendre comme malade.
Elle vit donc son pélerinage début juillet 2008 en fauteuil roulant avec autour d'elle soignants et hospitaliers ! Elle vit son chemin du jubilé, prie pour les autres et ne demande en aucun cas la guérison; juste la force de pouvoir supporter son état lors du sacrement des malades où elle chante avec conviction et foi " purifie moi et prends pitié de moi "
Dans la basilique St Pie X lors de l'adoration du Saint Sacrement elle ressent avec force la présence de Jésus.
Mais c'est à son retour, à la communauté, lors de l'adoration du Saint Sacrement, qu'elle s'unit à Lourdes et ressent une détente et chaleur dans tout le corps et une voix qui lui dit " quitte tes appareils", comme Jésus qui dit au paralysé " lève-toi et marche", elle fait confiance et retire son corset, ses appareils orthopédiques. Elle prend à témoin une autre religieuse et toutes deux pleurent et prient devant la preuve de sa guérison.
Elle a conscience que sa guérison n'est pas que pour elle, mais pour l'Eglise. Partout aujourd'hui elle témoigne des cadeaux de Dieu reçus. Cela n'a pas été facile, elle a dû pendant 10 ans retourner à Lourdes pour des expertises de toutes sortes....Elle ne regrette pas ses années de souffrance qui lui ont permis de rencontrer des dizaines de personnes, de tisser des liens...Elle continue d'ailleurs d'accompagner des malades.
Ce qu'elle aime à Lourdes c'est que la fragilité est mise à l'honneur et cela c'est grâce à Bernadette. Ce n'est pas tant des guérisons physiques et miraculeuses dont on parle mais surtout des conversions qui sont bien plus nombreuses !
L'assemblée applaudit chaleureusement Soeur Bernadette puis quelques personnes lui posent des questions sur sa vocation, sur sa foi, sur son retour à Lourdes depuis sa guérison, sur son accompagnement des malades. Elle propose aux jeunes de s'engager dans l'hospitalité (il manque des 30-50 ans) et nous donne mission d'envoyer des malades à Lourdes (surtout des jeunes); dans son cas si son médecin ne lui avait pas fait la proposition elle n'y serait peut-être jamais allée en tant que malade !
Pour la remercier l'abbé Mathieu, doyen, lui offre une icône de Notre Dame de Grâce, n'est-elle pas celle qui correspondait le plus à la Dame vue dans la grotte par la petite Bernadette en 1858 ?...