PÈLERINAGE EN ROUMANIE
Du 1er au 6 août, cinquante pèlerins, sous la houlette de Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, sont partis en Roumanie à la découverte de l'Église grecque-catholique.
La Fraternité Saint-Élie
Ces pèlerins avaient été rassemblés par la Fraternité Saint-Élie. Fondée il y a vingt ans par le carmel de Saint-Rémy, près de Montbard, elle regroupe des chrétiens de différentes confessions. Ceux-ci s’engagent à oeuvrer pour l’Unité des chrétiens par la prière, dans la charité et la vérité évangéliques, et cherchent à mieux connaître leurs racines juives, « le lien qui relie spirituellement » juifs et chrétiens. Ils partagent le double enracinement carmélitain et oecuménique du monastère de Saint-Rémy, selon leur état de vie, là où ils se trouvent.
Pour la fête du prophète Élie, « Père et Guide du Carmel », le 20 juillet, ceux qui le peuvent viennent partager la prière des moniales et se retrouvent dans l’amitié et la réflexion, la louange et l’intercession.
Chaque jour, ils sont unis dans une même invocation : « Tu es vivant, Seigneur, Dieu d’Israël, devant qui je me tiens ». Des pèlerinages les font aller à la rencontre de frères d'autres confessions.
Cette année les pèlerins venaient essentiellement de Côte d'Or, diocèse d'origine de Mgr Garnier, de Vendée, où il fut évêque avant de venir à Cambrai, et du Nord.
Centenaire de la naissance du cardinal Todea et dixième anniversaire de sa mort
La commémoration du Cardinal Todea nous a appris que son Église grecque-catholique avait mérité le nom d'Église des confesseurs et des martyrs, à cause de son courage pendant les 40 ans de la période communiste, pour avoir choisi de rester fidèle à l'Église de Rome ; la visite de sa maison à Reghin et les témoignages de ceux qui l'ont connu étaient éloquents; partout nous avons senti combien était présente la mémoire des sept évêques et des nombreux prêtres et fidèles qui ont payé de leur vie leur fidélité à l'Église .
Nous avons senti combien cette Église, depuis sa libération en 1989, aspire à renaître, et combien aussi cette renaissance se vit dans la souffrance de ne pouvoir retrouver tous ses fidèles, ni une grande partie de ses églises et autres biens (à Teleac, village natal du cardinal Todea, où les villageois nous ont fait prier à l'ombre de leur église inaccessible ou à Subcetate où les fidèles ne peuvent entrer dans leur ancienne église, sauf – en raison du cimetière - pour les funérailles).
Le skite de Stânceni
C'est dans ce petit monastère fondé en 1994 par le carmel de Saint-Rémy dans les Carpates qu'eut lieu un colloque international à la mémoire du cardinal Todea sur le sujet
"Les Églises grecques-catholiques et l'Unité des Églises",
le 5 août.
Ce colloque rassembla près de 150 personnes catholiques et orthodoxes de diverses nationalités, dans une grande amitié. Les actes de ce colloque sont disponibles en français et en roumain (les demander à schitulstanceni@yahoo.fr).
Le 6 août, ce fut la fête de la Transfiguration, fête patronale de l'église du skite. Cinq évêques (roumains, hongrois et français), vingt-sept prêtres, deux diacres et une petite foule célébrèrent, de dix heures à midi, la Divine. Les chants furent exécutés par deux chorales, l’une d’Oradea, l’autre de Târgu Mure?. Tout s’est déroulé dans la ferveur et dans la joie.
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À la fin de l’office ont été lus un message du Cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, ordinaire des catholiques orientaux en France, et un second de Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, co-président du comité mixte de dialogue théologique catholique-orthodoxe en France, et membre de la commission internationale. La veille avaient été lus un fraternel message de Mgr Serafim, métropolite orthodoxe roumain en Allemagne et un autre du nonce en Allemagne Jean-Claude Périsset, précédemment nonce en Roumanie.
La dernière prise de parole fut celle du professeur Iancu, responsable de la communauté juive de Dorohoi (Moldavie), venu avec le président et des membres de la communauté juive de Târgu-Mures. La joie de celui qui parlait témoignait de la cordialité des liens qui unissent le skite aux juifs de Roumanie.
En repartant chez soi, chacun de ceux qui avaient vécu ces moments, rendait grâce à Dieu.
Bénédicte Ringeval (Sainte-Olle-Raillencourt)