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" OSER PARTIR "
Tel était le titre de l’exposé/témoignage que Christine Dambrune a proposé lors de la soirée du mardi 20 mars 2018.
Nous étions un peu plus de soixante personnes pour écouter Christine, de retour du Caire où elle a passé deux années à l’école Saint Vincent de Paul, comme assistante en langue française.
Oui, « Oser partir » au moment de la retraite professionnelle, après une carrière d’enseignante puis d’animatrice-formatrice dans l’Enseignement Catholique des diocèses d’Arras, Nantes, puis Cambrai.
Cela nécessitait un temps de formation assurée par la Délégation Catholique à la Coopération (DCC). Formation portant notamment sur l’interculturel et la doctrine sociale de l’Église.
Puis vint le moment de l’arrivée en Égypte avec tout ce que cela comporte de contrastes et de surprises. Le Caire, une ville de 25 millions d’habitants (1/4 de la population totale du pays) qui ne cesse de grandir de façon parfois désordonnée, la chaleur, la circulation, les animaux dans les rues... et des panneaux indicateurs auxquels on ne comprend rien ! Mais une population chaleureuse, accueillante et disponible, malgré la grande pauvreté omniprésente, malgré aussi une dégradation économique due notamment au manque de touristes qui ont abandonné cette destination pourtant prestigieuse. « C’est ça l’Égypte !» revenait comme un leitmotiv dans la bouche de Christine après l’évocation de chacune des surprises !
Un autre domaine, ô combien complexe, présenté fut celui des religions : Dieu, Allah avant l’Etat. Cela se voit par les mille minarets, le langage, les rituels quotidiens et le rythme hebdomadaire/ Le week-end, c’est vendredi et samedi. Impossible de connaître la véritable répartition entre les religions : 10 % de chrétiens selon l’Etat … 25 % selon les coptes. Et les chrétiens se répartissent entre douze Églises différentes…. Les Églises jouent un rôle social important. Les chrétiens s’y retrouvent pour de nombreux aspects de la vie. C’est leur second « chez-soi ». Le climat actuel les écartèle entre peur et héroïsme.
Au sein de l’école Saint Vincent de Paul tenue par les Filles de la Charité se côtoient des filles dont 2/3 environ sont musulmanes et 1/3 chrétiennes. Leur origine sociale est partagée entre classes moyennes assez aisées et familles défavorisées dont les sœurs ont repéré les enfants et les soutiennent financièrement. Le projet de l’école est un « Vivre ensemble harmonieux ». Ainsi disponibilité, bienveillance et vigilance sont les maîtres-mots. L’éducation religieuse est assurée au sein de l’école tant pour les musulmanes que pour les chrétiennes.
Le rôle de Christine était de faire de la langue française une langue vivante. Et s’appuyant sur son expérience professionnelle, essayer de provoquer un questionnement des enseignantes sur le fonctionnement de l’école, les méthodes pédagogiques.
Que retient Christine de cette expérience ?
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La joie d’avoir osé !
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L’ouverture sur des ailleurs très différents peuplés d’humains
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Le vivre en tant que chrétiens dans un pays très majoritairement musulman
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Un regard plus acéré sur sa propre vie
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Une plus grande perspicacité sur l’impact des relations internationales.
Mais subsistent des questions :
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Les Chrétiens d’orient attendent beaucoup de l’Occident…
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Le développement. Oui ! Mais quel développement ? En faisant confiance…
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La question des migrants. Rester dans son pays même quand on est menacé de mort ?
Illustré par quelques diapos significatives, l’exposé a été très apprécié. Nous l’aurions écouté encore longtemps. Des anecdotes bien en phase avec le propos ponctuaient l’exposé.
Bravo et merci Christine !
Emmanuel Bastien