Salvator Mundi
Le Christ nous regarde avec douceur et nous bénit de sa main droite. Cette œuvre probablement destinée à la dévotion, nous invite à une relation paisible et confiante au Seigneur Jésus.
Le visage s’inspire des traditionnelles « Sainte Face » souvent considérées comme miraculeuses. La barbe bifide, les cheveux longs et bouclés, et le fond d’or sont caractéristiques. La préciosité des orfèvreries, fermail, monture du globe de cristal surmonté d’une croix, accentue ce caractère céleste presque irréel.
Le Christ retient le globe de la main. Le geste est retenu, il n’enferme pas la sphère cristalline, mais la retient juste, afin qu’elle ne tombe pas et ne se brise pas.
Dans le globe, on aperçoit un paysage sombre, à peine éclairé d’un petit point lumineux, comme un feu allumé au pied de la montagne, sorte de Sinaï où Moïse rencontra Dieu. Sur la partie supérieure du globe, l’artiste a peint le reflet de la fenêtre de son atelier, détaillant avec précision le plomb qui enserre les losanges de verre.
C’est tout le monde, notre monde, qui est représenté là : la Création, et aussi notre vie quotidienne, comme un appel à y rencontrer Dieu, à y éprouver sa présence comme jadis le peuple en Exode.
La croix comme un somptueux bijou, fixée autour du globe et comme surgissant de lui, le relie au fond d’or, signe du monde divin.
Mettons notre confiance dans le Christ présent à toute vie, qui nous bénit, et par sa croix, nous relie au Père et rend au monde sa condition divine.
Joos Van Cleve (c. 1485- 1540-41), c. 1516-18. Huile sur bois, 54x40cm. Paris, musée du Louvre