Réjouissons-nous, c’est le dimanche de « Laetare », la Mi-Carême. Mais, vu les circonstances, notre cœur est comme le temps bien maussade.
Dans l’Evangile, il y en a, au moins, une personne heureuse, c’est l’aveugle. Non pas seulement car il a retrouvé la vue, mais parce qu’il est entré dans la Foi au Christ Jésus. Enfin, son cœur voit clair. Mais ce fut progressif, un peu comme on monte sur une échelle.
Pour les tremblements de terre, il y a l’échelle de Richter. Pour la pandémie du Covid-19, il y a les différentes étapes. Pour l’aveugle, il y a l’échelle de … appelons-le Jacob, nous ignorons son nom. Il y a donc l’échelle de Jacob. Toute ressemblance avec une échelle dans la Bible serait purement fortuite et involontaire…
En y regardant de plus près, on dirait que cette échelle est inversement proportionnelle à la considération de l’entourage de l’aveugle.
- 1er échelon : l’aveugle est guéri, sans qu’il sache à qui il le doit.
- 2ème échelon : à son entourage qui le questionne sur l’identité de son guérisseur, il répond : « je ne sais pas ». Cela provoque de la curiosité.
- 3ème échelon : aux pharisiens qui l’interrogent, il dit « c’est un prophète ». Il est alors rabroué vertement et de plus, lâché par ses parents.
- 4ème échelon : aux pharisiens qui l’interrogent à nouveau, il déclare : « Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Il est alors injurié et maltraité.
- 5ème échelon : la rencontre avec Jésus entraîne une parole de foi : « Je crois, Seigneur ».
Ces échelons, Jésus les a gravis, lui aussi, jusqu’à la Croix, suscitant curiosité, rabrouement, injures, maltraitance, mais aussi la foi dans ses apparitions après Pâques. La Croix ne fut-elle pas l’échelle à laquelle Notre Seigneur a grimpé jusque la crucifixion et le Dimanche de Pâques ?
Cette échelle, n’est-elle pas la nôtre aussi ? Il est des moments où ça va tout seul, nous grimpons allègrement : « Je crois, Seigneur ». Et à d’autres, nous dégringolons un ou plusieurs échelons. Quand la nuit se fait plus sombre dans nos cœurs, écouterons-nous les pharisiens d’aujourd’hui ou accepterons-nous le secours, la Grâce du Christ qui nous aime et nous espère, pour reprendre l’ascension malgré l’adversité ? Je crois, Seigneur. Ton amour me réjouit.