Dialogue de saint François avec frère Léon

Document téléchargeable en bas de page

francois francois  

- Sais-tu, frère ce qu’est la pureté du cœur?

- C’est de ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.

 Alors je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher. 
- Oui, dit Léon, et c’est précisément cela qui me fait désespérer d’arriver un jour à la pureté du cœur 
- Ah ! Frère Léon, crois-moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu’Il est, Lui, toute sainteté. Rends-lui grâce à cause de lui-même. C’est cela même, petit frère, avoir le cœur pur. Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, l’immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d’adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l’éternelle innocence et à l’éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois comblé et dépouillé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui-même est alors toute sa sainteté.

- Dieu cependant réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.

- Oui, sans doute, répondit François.

Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l’on se donne. Elle est d’abord un vide que l’on se découvre et que l’on accepte, et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude.

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Mercredi 29 décembre 2021 - 00h30 • 1368 visites

keyboard_arrow_up