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« La tentation d’Eugénie », déesse imaginaire, est celle de la toute puissance. Le développement fulgurant des sciences et des techniques peut nous en donner l’illusion. Pierre Giorgini, président recteur de l’Université Catholique de Lille, en parlait ce 16 mai 2018, à l’hôtel de ville, devant près de 150 personnes. Ses exemples étaient très concrets.
« Evitons dit-il d’imaginer que nous maîtrisons tout. C’est de la science « fictive » ». Par exemple : un utérus artificiel ne pourra pas, même avec un calculateur puissant, reproduire toutes les sensations et la psychologie d’une maman qui porte un enfant ! Celui-ci reçoit des influences utiles à son développement, qui vont au delà des phénomènes biologiques que nous savons observer. Ou bien : un nuage de drones commandés par un superordinateur ne réussira pas les déplacements aussi rapides qu’un nuage d’étourneaux. Et jamais nous n’avons reçu sur la tête des oiseaux qui se seraient cognés en vol !
L’image d’ailleurs vaut pour notre humanité : tenir les justes distances « locales », tout en ayant conscience de l’ensemble global. Chacun est porteur d’une part d’universel. Mais la personne humaine, comme la création, ne sont jamais réduits au désir des autres. Interrogeons nous sur ce que nous en faisons des progrès techniques: « Est-ce pour servir, ou pour asservir ? ». La montée en conscience et en éducation sont pour nous un vrai chemin d’espérance.
Le livre de Pierre Giorgini, « LA TENTATION D’EUGENIE » (BAYARD) revient sur le fondement de l’humain et propose des questions utiles devant les projets des techno-sciences. La table des matières permet de commencer par ce qui nous touche d’abord. Les philosophes anciens ou contemporains aident à dialoguer avec ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne. Plus que jamais toute l’humanité est face à son destin.
Dominique Dewailly