La méditation du vendredi 17 avril

proposée par le père V. Deblock

La pêche miraculeuse. (Jn 21, 1-14)

peche miraculeuse Rupnik Onex peche miraculeuse Rupnik Onex  

Ca semblait n’avoir été qu’un beau rêve. Et puis Jésus avait été crucifié et mis au tombeau. Celui-ci avait été trouvé ouvert,  mais que penser, que croire ? Autant retourner au travail. Ces sept apôtres sont des courageux. De leurs bras robustes, ils ne rechignent pas à la tâche. Unis par le souvenir d’une expérience unique, ils montent dans la même barque. L’Evangile raconte que leurs efforts furent vains. Ils avaient peiné toute la nuit, et rien. Mais un jour nouveau se lève pour eux, vaste nuée de tesselles d’or qui les lie à  l’homme sur le rivage. Celui-ci leur a demandé, une nouvelle fois, de jeter le filet. Ce jour nouveau est celui de la peine récompensée et de l’abondance. Et c’est précisément  cette fécondité qui leur permet de reconnaître Jésus, de renouer ce lien éprouvé par la Passion et la Résurrection.

Le filet déborde et c’est ensemble qu’ils luttent pour le tirer dans la barque. Pierre l’a déjà quittée pour rejoindre son Seigneur. Il n’a plus peur d’avancer en eau profonde pour retrouver Jésus. Entre eux, un magnifique échange se joue. Pierre se sait pécheur. Le souvenir de son triple reniement le hante encore. Il se sait tellement plus petit que son maître ! Celui-ci s’agenouille devant lui, comme au jour du Lavement des pieds. Il réduit ainsi la distance qui les sépare. Ses deux mains entourent la main tendue de Pierre qui lui offre un poisson, fruit de son travail, fruit de la mission qu’Il lui a confiée. Jésus lui offre aussi un poisson, pris sur le feu de braises près de lui. Pierre découvre ou redécouvre  qu’on ne peut rien offrir au Seigneur qu’Il ne nous ait offert.  De son autre main, ouverte comme une patène, Jésus offre un pain rond marqué d’une croix d’or, rappelant qu’il n’est pas possible de vivre la mission qu’Il nous confie, de s’approcher de lui ou de  conduire à lui sans communier à son corps livré comme un  pain de vie.

Marko Ivan Rupnik, S.J  (né en 1954 en Slovénie). 2019. Une des 13 mosaïques du « Chemin de joie » à Genève

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Vendredi 17 avril 2020 • 631 visites

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